La Grande Muraille protégée

La Grande Muraille a été édifiée dès la fin du 3ème siècle av. J.-C. par le premier empereur Qin Shi Huang-ti pour protéger la Chine du Nord des incursions des Mongols. D’une longueur initiale de plus de 6000 km, l’ouvrage n’est plus conservé que sur 2500 km. Un système de télédétection aérienne sera prochainement mis en œuvre pour en faire un relever complet et en connaitre sa dimension exacte. De nombreuses dégradations ont été constatées ces dernières années, dues au vandalisme et à une certaine exploitation touristique. C’est pour cela qu’aujourd’hui, 1er décembre 2006, entre en vigueur une nouvelle règlementation visant à protéger la Grande Muraille, contre les déprédations de la Chine moderne. Dorénavant, il ne sera plus possible de traverser en véhicule le tracé du mur, de graver ou de graphiter les parois, de creuser le sol ou d’arracher une brique au monument sans encourir une amende allant de 50’000 à 500’000 yuans. C’est la première fois que la Conseil des Affaires d’État de la République populaire de Chine promulgue une loi visant à protéger un site de l’héritage culturel. Parallèlement à cette mesure, d’autres règlementations alourdissent les sanctions prévues pour les personnes portant atteinte à des sites naturels, notamment par la construction d’hôtels, afin de protéger la beauté du paysage, la végétation et les environs de ces sites. Ainsi, même en Chine perçue comme un pays jusque là peu sensible à l’environnement, des lois visant à promouvoir les principes du développement durable se mettent en place.

La Grande Muraille de Chine
Une petite section de la Grande Muraille

La Grande Muraille est visitée chaque année par 4 millions de visiteurs. Pour ceux qui, malgré tout, voudraient témoigner de leur passage en laissant leur griffe sur le lieu, un facsimilé d’une partie du mur d’une longueur de 80m de longueur et de 7,5m de hauteur a été construit près de Badaling à 60km de Beijing. Pour 999 yuans (environ 150 francs), il est possible de réaliser un grafitto sur l’une des 9999 briques de marbre imbriquées dans cet ouvrage. Une opération plus lucrative que patrimoniale. Les astronomes affirmaient, avant les vols spatiaux, que la Grande Muraille était la seule réalisation humaine visible de l’espace à l’œil nu. En la cherchant sur Google Earth on se convaincra aisément que cette assertion est fallacieuse. Cette allégation était pourtant relayée depuis des années dans les manuels scolaires des petits chinois. Il a fallu attendre le vol orbital du premier taïkonaute, Yang Liwei, qui a reconnu ne pas avoir vu la muraille de l’espace, pour que le ministère de l’éducation songe à retirer cette affirmation des manuels.


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