Le Lupercale, à voir!

Il y a une semaine, le ministre italien des Biens culturels, Francesco Rutelli, et la commune de Rome, annonçaient, urbi et orbi, la découverte d’un haut lieu de l’histoire mythique de la ville éternelle : le Lupercale. Cette grotte, selon la légende, était la demeure de la louve ayant allaité au bord du Tibre les frères jumeaux Romulus et Rémus, avant qu’ils ne soient recueillis par le berger Faustulus. Pour l’instant, seule une sonde munie d’une caméra ou d’un appareil photographique a pu pénétrer dans le lieu, qui se présente comme une salle circulaire de 6,5 mètres de diamètre, dont le plafond, en forme de coupole, est décoré de mosaïques et de coquillages. La cavité de 7 mètres de hauteur, remplie au deux tiers de gravats, se trouve sur la colline du Palatin entre le temple d’Apollon et l’église Sainte-Anastasie dans la partie correspondant au palais d’Auguste.

Lupercale ou nymphée

Est-ce vraiment le Lupercale? (photo: La Republica)

Cependant, malgré la certitude dont semble faire preuve les autorités italiennes lors de cette annonce, de nombreux archéologues spécialistes pensent que le Lupercale, s’il existe encore, doit se trouver plus à l’ouest et plus proche des rives du Tibre. D’ailleurs, ce que les images et la vidéo montrent ressemble plus à un nymphée qu’à une grotte, même aménagée. Il apparaît dès lors que seule une fouille minutieuse de la pièce permettra de faire toute la lumière sur son usage exact. Ainsi, derrière cette annonce publique, qui d’un point de vue scientifique se révèle prématurée, se cache l’effet d’une mise en valeur voulue de l’endroit, histoire de rappeler qu’un vaste programme de restauration du Palatin a été mis en oeuvre depuis des années, ce qui s’est traduit par un investissement important du gouvernement italien de 12 millions d’euros. La découverte annoncée depuis plusieurs mois du Lupercale n’a été médiatisée que la semaine dernière afin d’offrir une cerise sur le gâteau financier de ces grands travaux. Ceux-ci doivent cependant s’achever l’année prochaine par la réouverture au public, en février 2008, du palais d’Auguste sur le Mont Palatin.


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